
#CONFUSION – Body Positivisme VS Chasse à la maigreur.
Bon, je vais essayer d’écrire cet article en m’exprimant le mieux possible pour ne pas qu’il y ait de mauvaise interprétation.
Depuis quelques mois maintenant, on peut constater que les regards évoluent: le body positivisme a fait son entrée, et il était vraiment temps de se battre pour que la femme puisse enfin se sentir bien dans ses baskets que ce soit dans un 46, un 38 ou un 34.
Le Body Positivisme, c’est quoi?
Dès notre naissance, nous sommes forcées à s’identifier à un corps qui n’existe pas: 1m75, de longues jambes, aucun bourrelet, la peau lisse, les cheveux brillants, un bonnet B et des fesses toutes rondes (même quand t’as 60 ans, si si). Pire, les critères ne sont pas que physiques: on doit être une femme qui fait du sport, qui mange sain, qui tient sa maison au carré, qui est dévouée pour sa famille, qui sait s’habiller, se maquiller, se coiffer, qui gère parfaitement son boulot/ses gosses/le cocon familial/les courses et tutti quanti.
Cet idéal féminin créé par toute une flopée de campagnes marketing hyper malsaines a forcément fini par être ancrée tout au fond de nous. Merci chère société de tout faire pour que nous soyions épanouies dans notre life sans avoir le sentiment d’être jugée en permanence.
Même dans le cas où nous ne nous sentons pas directement concernées, notre préférence ira vers le genre de corps décrit ci-dessous puisque, depuis toute petite, nous sommes martelées d’images de Barbies vivantes balançant leurs bras trop squelettiques sur les podiums, le corps fatigué et la mine aussi flippante que Vendredi dans la famille Adams.
Un vrai combat naissant…
Mais depuis quelques mois maintenant, une véritable guerre a été engagée contre cet idéal inatteignable et méga frustrant et ça, ça fait du bien. Des tas de femmes ont levé le poing pour tirer la sonnette d’alarme, voyant leurs filles de 12 ans arrêter de s’alimenter ou demander des prothèses-de-cul pour leur anniversaire.
Là-dessus je les rejoins toutes. Pas forcément parce que je me sens mal dans ma peau: j’aime franchement mon corps, j’ai quelques imperfections un peu chiantes mais qui ne m’empêchent clairement pas de vivre et, globalement, je trouve le packaging assez sympa. Si je me la pète? Absolument pas. Pendant des années j’ai été super complexée par mon 70A. Maintenant je l’aime et je mets des maxi-décolletés, je profite de ma petite poitrine et je la trouve hyper stylé. Et même si, de nouveau grâce à la société, il est déplacé de s’aimer, je m’en balec’ et je m’aime quand même. « Atchao bonsoir » comme on dit chez moi.
Le Body Positivisme, dans l’absolu, c’est une idée qui me branche. Moi aussi j’aimerais que mes enfants grandissent dans un monde où tu peux être ridée sans que ça pose problème. Moi aussi je veux vivre dans un monde où c’est pas un drame si t’as un gros cul. Donc je veux bien me battre avec elles.
Sauf que…
Sauf qu’évidemment, il y a des débiles partout. Avec le Body Positivisme s’est ramenée une espèce d’idée de merde de la chasse à la maigreur. Je m’explique.
Beaucoup de femmes très complexées se sont ralliées à la cause et c’est bien normal: grâce à ce combat, elles trouvent une façon d’exprimer et de soigner leurs blessures internes. Elles apprennent à s’aimer par des petits gestes quotidiens et construisent peu à peu une image d’elle-même qu’elles aiment. Soit, ça je dis oui et je vous conseille vivement de foncer.
Cependant, je vois de plus en plus sur les réseaux des commentaires hyper désobligeants sur les filles qui sont minces. Que ce soit morphologique ou voulu, elles se font lyncher parce qu’elles font un 34 et elles peuvent manger tous les hamburgers qu’elles veulent, chaque photo postée provoque des réactions hyper négatives. « T’es trop maigre » « T’es malade? » « Tu devrais manger » « Tu devrais aller voir quelqu’un ».
Des pages naissantes pour apprendre à s’aimer ne postent que des photos de filles bien en chair en pointant du doigt le fait qu’il faille aimer ce corps-là. J’ai déjà vu des phrases du style « un vrai corps, ce n’est pas faire une taille 34! »
Tu te trompes de Combat cocotte…
Oui, parce que le body positivisme, c’est se battre contre l‘image globale que la société nous impose pour qu’il n’y ait plus de modèle, pas pour basculer d’un idéal à un autre!
Lorsqu’on montre une femme ronde et qu’on pousse ses lecteurs à « aimer ce corps », en réalité on plante les bases d’une Kate Moss avec des formes et ce n’est pas du tout le but. Alors oui, c’est super bien d’aimer les corps ronds, mais il faut également apprendre à aimer les petits, les minces, les grands… Les grosses poitrines, les petites poitrines, les fesses plates ou rondes… Aimer un seul type de corps, c’est se tromper et tomber dans le même cercle vicieux de merde que celui dans lequel on avait trébuché au départ.
Don’t Judge…
Je pense que le souci de base, c’est le jugement. Qu’on a sur soi, qu’on a sur les autres. Un corps ne se juge pas, il est beau, peu importe sa constitution, peu importe ses bourrelets ou sa minceur.
Si nous commencions d’abord par arrêter de chercher ce qui est bien ou ce qui est mal, alors s’aimer soi-même ne serait pas un long chemin dont on ne voit pas le bout.
Le body positivisme, c’est aussi la tolérance. C’est le sentier qui mène à l’ouverture d’esprit, la libération aussi bien physique que mentale. La disparition des oeillères qu’on nous a mises devant les yeux dès notre plus jeune âge. C’est un véritable ensemble qui rallie l’âme et le corps pour qu’ils vivent en harmonie.
Parce que quand on arrive à unir ces deux parties qui font de nous ce que nous sommes, la vie devient vraiment plus douce.
Gwen
Alala, qu’il fait du bien cet article! J’ai 37 ans, j’ai eu deux gosses et je mets du 34… Et alors? Combien de fois on ne me l’a pas dit : « t’es maigre quand même », « tu manges assez? »… Et quand j’avais pris 2 ou 3 kilos : « c’est mieux comme ça pcq avant tu étais trop mince, c’était pas beau »… En réalité, j’ai la maladie de Crohn, donc forcément je ne mettrai jamais un pantalon taille 38 ou un bonnet B. Je vis bien comme ça, mon corps ne me dérange pas, mon homme l’aime comme ça : il aime mon « ptit cul » comme certains préfèrent les poitrines généreuses de leur femme. Si on pouvait juste arrêter de juger, ce serait en effet pas mal, pcq c’est blessant…
Gaby
GwenHeureuse de voir que je n’ai pas été mal comprise! En effet, faut arrêter de juger, c’est pesant. Moi aussi je fais un 34, je fais 1m57 et je n’ai pas de seins. On me dit souvent que « j’ai l’air maigre » Mais puree, laissez-moi tranquille! On est comme on est un point c’est tout, et Si demain j’ai envie de me faire une bouche à la Jenner je le ferai point!
Carine
Merci pour ce t article gab,!!
L acceptation de soi est super important car mieux nous allons nous accepter , plus nous aurons une relation saine avec les autres !!!
Gaby
CarineJe suis totalement d’accord avec toi! <3
Not a princess
Je te rejoins a 200 pourcents! Un truc aussi que je relève ces derniers temps c’est que les gens se permettent souvent de verbaliser un commentaire « entre ami » ou « très proche » aux personnes qu’ils jugent trop mince (j’ai l’exemple avec mon chéri et un amie) alors qu’ils ne se le permettent pas sur moi qui suit ronde.
Moi je trouve ça vrmt déplacé, sous peine qu’une personne est fort mince, le fait que tu lui dit qu’elle devrait manger (alors qu’elle mange déjà t’en sais rien bordel), du fait qu’on dirait qu’elle est malade (elle est blanche de peau de base et quoi?!),… devrait passer crème car elle n’est pas dans l’inverse?! wtf! Depuis quand c’est sensé ne pas être douloureux d’être jugé sur son corps ouvertement sans complexe? Et souvent même sans savoir?!
Quelqu’un de gros ne mange pas H24 et ne mange pas nécessairement plus mal que quelqu’un qui est mince de par son métabolisme et quelqu’un de maigre ne mange pas qu’une feuille de salade par jour en se laissant dépérir!
Il est vrai que ce soit dans la maigreur ou l’obésité il a des stades dangereux, mais alors c’est encore une autre question qui se pose et de manière général c’est ceux qui vivent avec qui peuvent s’en rendre compte.
Je trouve ton article très pertinent et c’est important de remettre un peu l’église au milieu du village.
Aimons nous pour ce que nous sommes et accueillons les autres pour ce qu’ils sont. Maigre, mince, courbe généreuse, rondeur,… Chacun son corps.
Gaby
Not a princessMerci pour ton commentaire! Amen!
Plus sérieusement, je suis d’accord avec le fait que ce n’est pas parce qu’on est ronde qu’on mange pour 4 et qu’on est mince parce qu’on est en train de se laisser mourir… Un métabolisme n’est pas un autre!
et je pense que c’est en commençant par arrêter de juger en permanence les autres qu’on arrive à prendre soin de soi 🙂
Mlsre
Ton article est superbement bien écrit et plein de bienveillance!
Big up, Gaby!
Gaby
MlsreMerci beaucoup!! 😀 C’était un pur cri du coeur hahahaha
Framboise
Merci pour la tact que tu as mis à écrire ton article, très pertinent. Mais même si le discours change, dans les faits, c’est toujours la brindille qui l’emporte sur la grosse/baleine/gros tas/au choix tant dans les magazines que dans les boutiques. Dans les faits, on trouvera toujours plus élégant de voir une maigrichonne chipoter dans son assiette qu’une ronde s’en donner à coeur joie parce qu’elle aime ça. Bref, mieux vaut, comme toujours, faire un 38/80C qu’un 34/70A ou un 46/110D.
Gaby
FramboiseAh je ne suis pas tout à fait d’accord.
Depuis que je suis ado, on appelle mes boobs « piqure de moustique » « oeuf au plat » « planche à pain » et j’en passe.
Si je ne finis pas mon assiette, que ce soit en famille ou entre amis, j’ai droit à des « t’es anorexique » « mange, tu vas mourir » « tu vas perdre un os », et j’ai encore toute une flopée de bêtises qu’on me déblatère chaque jour. Je te raconte même pas si j’ose commencer à arrêter de manger de la malbouffe. Là, je suis carrément pointée du doigt comme la malade mentale qui veut s’autodétruire alors que je cherche juste à donner des bons ingrédients à mon corps. « Quoi tu veux pas manger un Mac Do? Tu veux qu’on voit tes côtes? »
Ensuite, tu parles des magasins… Tu penses que c’est facile de s’habiller quand on a des jambes qui sont proportionnellement trop petites par rapport au buste?
Je ne peux pas acheter un jean sans devoir le faire retoucher si je ne veux pas le déchirer en marchant dessus. Je ne peux pas mettre de longues robes en voile sans devoir les raccourcir. C’est même la plupart du temps impossible parce qu’il y a trop transformations à faire sur le modèle d’origine. Je ne peux pas porter de combinaisons parce que soit elles tombent puisque je n’ai pas de seins, soit mon buste est trop long, soit l’entrejambe est trop grande.
La plupart des magasins de lingerie ne proposent pas du 70A à moins de payer la blinde si on veut quelque chose qui fasse « femme ».
Quand je porte des baskets, on me dit carrément que je suis POTELEE alors que je fais un 34. Si je ne porte pas de talons et que je ne suis pas maquillée comme une bagnole volée, je suis considérée comme un enfant de trois ans et demi à qui il faut tenir la main.
Bref, des exemples, j’en ai à la pelle, mais vraiment. Et je sais à quel point ça fait souffrir, qu’on soit ronde ou mince. Franchement c’est le même combat, c’est la même douleur qu’on ressent quand on s’attaque à notre physique, quelle qu’en soit la raison.
Les « faits » que tu énumères sont le résultat d’une image mentale. Mais en réalité, si on n’est pas Kate Moss, on est toutes aussi lynchées.
Laura
Un grand merci pour cet article que j’attendais depuis si longtemps de voir apparaitre sur le net !
Appartenant moi même à la catégorie des 34/70A je constate effectivement au quotidien que le bodypositivisme est presque exclusivement centré sur les personnes « trop rondes » et jamais l’inverse…(Une recherche sur Google image vous le confirmera) Combien ais-je pu lire d’articles de bodypositivisme qui s’adressaient des les premières lignes aux femmes « qui ont de la cellulite, quelques bourrelets » avant de les rassurer en les qualifiant de « genereuses », de « vraies femmes » dotées de « vraies formes » (?!! Diantre serais-je une fausse femme ? ) pour enfin leur rappeler qu’elles seront toujours plus féminines et plus désirables que « tout ces petits squelettes anorexiques et sans formes qui succombent aux diktats de la mode et dont aucun homme ne pourrait vouloir » ais-je bien entendu ?!?! Il ne faut pas décomplexer certaines femmes au détriment d’autres… Le bodypositivisme doit permettre à chacun et à chacune de s’accepter et de s’apprécier sans pour autant se considérer comme un standard unique!
Il est regrettable de constater si souvent que la plupart des gens semblent de même pas réaliser que la maigreur n’est le plus souvent pas plus un choix que le surpoids et qu’elle peut complexer tout autant… j’espère cependant que les mentalités continueront de changer et que tout le monde parviendra un jour à apprécier toutes les beautées sans en dénigrer aucunes! ❤