
Garder la pêche quand tout part en cacahuètes.
Ahhh, si vous saviez. SI-VOUS-SAVIEZ…. Cette année n’est clairement pas mon année. Mais j’arrive à garder la pêche. Comment je fais ? Je vais vous le dire… Premièrement, posons le contexte.
Alors les chinois l’avaient prédits hein : l’année du rat est une sale année pour les coqs comme moi. Mais vous me connaissez, ce ne sont pas quelques alignements de planètes qui me font peur (je mens totalement). Sauf qu’en un an, on a accumulé sa race, si je puis me permettre.

Allez, je vous énumère une petite liste histoire de vous mettre dans le bain (je ne vous les fais pas chronologiquement parce qu’on est encore là demain) :
2020 : pas un mois de répit.
- Cette année, je suis tombée malade. Pas le Covid, non non. Une maladie auto-immune de la thyroïde qui s’appelle la maladie de Basedow. Vous pouvez retrouver le détail de toute cette aventure corporelle dans mon dernier article.
- Il y a le Covid. Mes amis, on s’est mondialement fait b*isés à cause d’un pangolin, c’est un fait. On prend tous très cher. Nous, il a annulé notre saison des mariages en tant que photographes (presque entièrement) et Gaël a perdu tous ses contrats du jour au lendemain.
- Ma voiture est tombée en panne. Plusieurs fois. Des vraies pannes hein. Ah et on m’a aussi crevé les pneus au couteau, gratos. Et péter la vitre, mais bon ça, c’est une habitude.
- Notre histoire d’horreur avec la maison, qui nous a fait perdre absolument tout ce qu’on avait financièrement (et un peu humainement aussi quand même), jusqu’au dernier centime. Dans le genre leçon de la vie, c’était pas mal ça aussi tiens. Un pauvre vieux c*nnard qui te vole tous tes sous sans vergogne et profite du Covid pour te cacher que son bâtiment est situé sur un couloir aérien de décollage d’avion de fret. (André -oui il s’appelle André- sache que si tu me lis, t’emporteras pas notre fric au Paradis, ne l’oublie pas 😉 )
- Des factures EXORBITANTES de trucs à payer pas prévues au départ, qui se sont accumulées et qui font qu’aujourd’hui, je fais officiellement partie des personnes à découvert à partir du 2. Sans plus aucune économie ‘videmment. Ajoute à ça la voiture et la maladie, et c’est le jackpot.
- Un orteil méchamment amoché à cause d’une poubelle qui me tombe dessus et me fait boiter une semaine.
- Des vacances chez mes parents ABOMINABLES, que j’ai passées dans mon lit à quasi convulser et tachycarder (ce mot n’existe pas je sais). Tout le monde a eu peur, a passé des vacances de merde, et Gaël a perdu son drone avec notre Go Pro durant un vol dans la garrigue.

Bref, j’arrête là, mais la liste pourrait encore être allongée si j’y réfléchissais plus longuement.
Donc en gros rien ne va : l’argent (et tout ce qui en découle), la santé, les relations humaines, rien. Mais même si tout ça part en cacahuètes, j’arrive assez facilement à garder la pêche. Alors je me suis demandée comment, parce que clairement, je vois bien autour de moi que certains n’y arrivent pas pour moins que ça.
Je m’en carre l’oignon, comme on dit chez moi.
Oignon, pêche, cacahuètes… On sent la meuf qui aime la nourriture. Mais ce n’est pas le sujet.
En fait, la seule solution que j’ai trouvée et qui marche efficacement, c’est que je me répète que je m’en fous. Je n’y pense même pas. Je pense toujours à des choses que j’aime, je m’évade dans le rêve, je visionne les trucs que j’aurai un jour, et je me raccroche aux choses positives qu’il y a dans ma vie faisant que tout le reste, c’est du pipi de chat.
J’ai un amoureux qui m’aime. Une grande sœur et une nièce pas loin qui m’apportent douceur et réconfort. Une petite sœur incroyable qui me manque tous les jours. Hermione est un amour de chat, je n’aurai pas pu rêver mieux. Mon appartement est super et situé dans le centre ville, ce qui me permet de flâner dans les rues. Je n’ai pas beaucoup de vêtements, mais j’ai trois tonnes de maquillage. Netflix. Des pantoufles.
J’ai une baignoire et des huiles essentielles. Je n’ai aucun handicap visible. Une poignée de collègues chouettes comme j’en ai jamais eu. Une famille rigolote. Mon ordi est suffisamment cool que pour faire des montages vidéos ou jouer aux Sims. Mon lit est grand et confortable. Si j’ai un problème, j’ai une paire de personnes à appeler qui viendront à mon secours partout à toute heure. Ma passion pour l’écriture me fait toujours autant de bien… Et Gaël et moi n’avons pas lâché notre projet de devenir propriétaires.
Bref, tout un tas de choses qui font que j’arrive à garder la pêche, rien qu’en y repensant.

On peut TOUJOURS trouver du positif. Toujours.
Et tous ces trucs positifs, je peux les lister à l’infini. D’ailleurs, quand j’y réfléchis, j’ai eu plus de mal à trouver ce qui n’allait pas que toutes les choses qui vont.
Voilà, c’est comme ça que j’y arrive. Dès qu’il m’arrive une couille dans le potage (désolée mais mon estomac ressent le besoin de s’exprimer apparemment), je pleure ou je lâche ma frustration un bon coup, puis dix minutes après, ça va beaucoup mieux. Peu importent les situations hein.
Je suis malade ?
Je me concentre sur les moments où je me sens bien. Oui j’ai des crises, c’est comme ça. Faut s’y faire. Je les laisse venir et partir, je ne me bats pas.
Je suis fauchée ?
Qui ne l’est pas, sincèrement ? Tant qu’on ne manque de rien dans le frigo, et qu’on a toit hein…
J’ai plus de bagnole ?
Ben tant pis, les gens qui prennent le bus n’en meurent pas et je n’en mourrai pas. Par chance, je ne vis pas dans un coin paumé où il n’y a pas les transports en commun.
Y a le Covid ?
Bon ben là j’ai pas de solution hein, faut pas demander la lune. Le Covid est là, le covid est là. En tant que personne lambda, on ne peut rien faire à part ne pas être con et veiller à protéger les plus fragiles.

Conclusion : garder la pêche, c’est changer son point de vue.
Je vous jure que ça fonctionne. Parce qu’au final vous savez quoi ? Ce qui m’arrive n’est pas une question de chance ou malchance. C’est la vie. Elle est comme ça. Imparfaite, imprévisible et surprenante.
Imaginez la chance qu’on a d’être là où on est. On aurait pu ne jamais avoir des yeux pour voir ce que le monde a à nous offrir. Ne jamais naître et avoir peur de mourir. Mais non, on est là ! On vit, on respire, on rit, on pleure, on réfléchit trop ou pas assez, on ressent mille choses à la minute. C’est déjà tellement extraordinaire, quand on y pense !
La vie n’est pas belle ou moche. Elle est juste comme on décide de la voir.
