
Les gens qui s’aiment VS les gens qui s’aiment très fort.
En ce moment j’observe beaucoup l’être humain et je remarque des tas de trucs. Plus je creuse, et plus je m’aperçois qu’en fait, les gens sont trop chelous. Ici, j’aimerais qu’on distingue deux catégories (parmi les nombreuses autres): les gens qui s’aiment et les gens qui s’aiment très fort.
J’en parlais d’ailleurs avec Chrys il y a peu, parce que depuis quelques années maintenant sur les réseaux sociaux, on s’affiche grave. Mon premier constat: s’aimer, c’est important, certes, mais s’aimer trop, c’est détestable.
1. Les gens qui s’aiment.
Comme je le disais plus haut, s’aimer est important. S’accepter avec nos différences, être fier de notre travail, voir positif etc… ne me pose absolument pas de problème. Au contraire, j’admire ces gens parce qu’ils regardent droit devant eux sans se soucier du regard d’autrui, ils avancent, ils sont bien dans leur tête et dans le corps. Histoire qu’on soit bien sur la même longueur d’onde, sache que je ne parle évidemment pas de femmes comme Nabilla.
J’accepte également la phase de toutes les ados qui s’aiment (vers 16/17 ans, par-là) et qui postent des duckface tous les trois jours sur leur FB suivi de LA phrase clichée « Rêve pas ta vie mais vis tes rêves » du moment qu’on reste dans quelque chose d’innocent: c’est normal, on est ado, on est un peu concon, on aime les Boys Band (quoique, maintenant, c’est un peu dépassé j’imagine) on veut sortir en boîte mais les parents sont pas d’accord (quoique maintenant ça a l’air de passer crème), on veut faire genre on est trop des oufs parce qu’on a fumé une bouffée de cigarette au collège… Ça passe aussi vite que c’est venu (je vous le dis parce que j’ai fait ça aussi et au final, on ouvre assez vite les yeux) donc c’est pas tellement grave.
2. Les gens qui s’aiment trop.
Puis, t’as les gens qui se kiffent tellement que tu te demandes vraiment s’ils leur reste encore un peu d’amour pour aimer d’autres personnes. Le mec qui s’aime trop, il passera sa journée à se vanter mais il s’en rendra même pas compte. C’est le genre de personne qui, même après 17 ans, poste environ 25 photos d’elle sur son FB (je vous jure que ça existe) fais 36 vidéos par jour sur Snapchat pour montrer à quel point elle est drôle, poste 18 photos Instagram d’elle et SEULEMENT d’elle parce que de toute façon, dans sa vie, elle ne trouve rien d’autre intéressant que sa petite personne. C’est le genre de personne qui te sortira son sourire Signal White Now à toutes les sauces et qui étalera absolument tous les détails de sa vie sur Internet.
Le genre de personne insupportable qui te dit, au passage, que tu devrais vraiment changer de coupe de cheveux « parce que là on voit carrément que ça fait trois ans que t’as pas mis les pieds dans un salon de coiffure (je t’emmerde). »
Merci mon gars, mais retourne plutôt dire à la Terre entière (- moi) que t’es sorti de la cuisse de Jupiter toussâ toussâ.
Au final, je pense qu’il y a deux cas à traduire de ce comportement, mais ce n’est qu’une analyse personnelle:
– Le cas de la non-confiance en soi masquée par un rôle débile de celui qui se la pète et qui s’embrasse les biceps. (Dans ce cas-là, on finit par leur dire leur quatre vérités mais les aimer quand même un peu).
– Le cas de la personne complètement débile qui ne se rend pas compte de ce qu’elle fait. (Et alors là laisse tomber, tu peux rien faire.)
Petite parenthèse qui n’a pas vraiment sa place dans cet article mais qui me servira de conclusion: si on y réfléchit, l’entrée des médias sociaux dans nos vies a complètement changé notre regard sur le monde et notre manière de vivre. Je me demande si (instant réflexion personnelle) le fait d’avoir tous ces moyens de communication ne fait pas tomber certaines personnes dans une sorte de spirale infernale du narcissisme. A présent, nous sommes hyper connectés, à l’affût de la moindre nouvelle publication FB, le jeu étant de toujours plus se montrer en façonnant l’image qu’on désire, mais qui ne correspond pas à ce que l’on est vraiment. Alors je me pose des questions: quelles en sont les conséquences, concrètement? Où sont les limites? C’est quand que ça devient pas bien de poster ceci ou cela? Et ne me réponds pas que je dois aller lire Bourdieu hein.
Florence Casse
Je pense qu’Internet a permis aux gens d’être connectés, de faire connaissance cachés derrière leur écran sans avoir peur que leur apparence ne joue le moindre rôle dans ces interactions.
Puis, s’est développée la fameuse « photo de profil »: sur MySpace, sur msn, et enfin sur Facebook, et je pense que c’est vraiment de là que nous est venu le réflexe « selfie ». Au départ, on nous proposait de mettre un avatar (qu’il s’agisse du fameux canard en caoutchouc ou d’un personnage partageant quelques traits en commun avec nous), puis on nous a suggéré de télécharger une véritable photo de nous. Donc on a fouillé dans nos photos (développées chez le photographe), on en a scanné une qu’on trouvait sympa et petit à petit, les autres ont suivi pour être postées sur notre skyblog. Skyblog qui était quand même notre façon de se créer un site web personnel, entièrement dédié à nous et à ceux et ce qu’on aime. Et puis il y a eu les webcams qui ont permis de prendre des photos un peu moins spontanées: on essayait, on recommençait, on en reprenait encore 2 ou 3, avec une grimace, avec un sourire, ou bien une sur laquelle on a posé notre menton sur nos mains et on regarde loin là-bas, l’air mélancolique et super profond! 😀 (si! je suis sûre, on l’a toutes fait!)
Bon, et puis, il y a eu les appareils-photos numériques et bien sûr les smartphones.
Mais je pense que cette fameuse « photo de profil » est devenue un truc qui nous hante. Elle est quasiment notre CV des réseaux sociaux: elle doit être de bon goût, exprimer notre personnalité, en dire un peu sur nous-même mais sans trop passer pour un passionné de ci ou ça, au risque de passer pour un geek ou une fashionista. Il faut qu’on soit bien dessus, que le rendu nous plaise, mais surtout plaise aux autres.
Et puis maintenant il y a les « likes » et les « + », et quand on n’en obtient peu, quelque part, ça pique un peu…
Alors après, le narcissisme n’est pas nouveau, c’est certain, mais je pense que toutes ces petites choses citées plus haut ont eu tendance à pousser au vice certains qui n’auraient jamais cru qu’un jour, ils se prendraient eux-mêmes en photo, une fois, deux fois, trois fois, jusqu’au résultat optimal 😉
Florence Casse
Florence CasseMais à l’occasion, j’irai quand même lire « La Distinction », juste pour voir ce que Pierrot en pense (ce pauvre fourbe qui n’a rien connu des réseaux sociaux)…
FloGiet
Je crois que les réseaux sociaux te foutent une pression maximale pour montrer que tu as une vie hyper cool et remplie de gens, de sorties, d’achats, d’argent, de beauté. Et c’est pas nécessairement hyper bénéfique pour ceux qui n’ont pas tout ça. Ca laisse aussi peu de place à l’authenticité (non je ne suis pas maquillée tout le temps, oui je suis moche parfois, oui je passe parfois mes weekends sans aucune invitation à l’extérieur, oui je me dispute avec mon mec qui n’est PAS l’homme parfait) et ça augmente puissance 10 000 tous les questionnements existentiels à la con. Perso, ça a marché comme ça sur moi, jusqu’à ce que j’apprenne en devenant adulte que ce que les gens montrent de leur vie n’a rien à voir avec ce que leur vie est réellement.
FloGiet
FloGietA côté de ça, je joue avec les réseaux sociaux avec plaisir et, comme tout le monde, je montre ce que je veux qu’on voie de moi 😉
Valérie
FloGiet+1 , like toussa toussa.