Mad Max: Fury Road – Critique de la fille lambda de 22 ans.

Chrys et moi avons eu la chance d’être invitées à la Nuit du Palmarès à Bruxelles, lors d’un weekend absolument incroyable (dont on vous parlera en détail dans les jours qui viennent) à Maamechelen Village. Bref, je vais tout de suite en venir au cœur du sujet: Mad Max.

Il faut savoir que j’avais vu le tout premier sorti en 1979 il y a quelques mois, et donc, que je ne connais absolument rien à ces films, à la base. Ici, j’avais l’occasion de voir le nouveau et appréciant le cinéma, j’étais plutôt motivée.

Jusqu’à ce que mes yeux se concentrent un peu sur les images et que mon estomac ne commence à se serrer. Je ne suis pas le genre fille hyper douillette de la vie, la vue du sang ne me dérange pas tellement, les trucs dégueu’ me dégoûtent mais ça passe comme dirait l’autre. Bref, je ne suis pas non plus une petite nature et pourtant, pourtant, j’ai pleuré devant Mad Max.

Pas de peine, non non. J’ai éclaté en sanglots de pression. Les images sont d’une violence inouïe, à tel point que je ne montrerai jamais ce film à ma nièce ou à mes futurs enfants, même quand ils auront 25 ans. Il n’y a pas une minute de répit: le rythme est très rapide, laissant parfois un rare temps de pause où tu n’as le temps que d’expirer avant de te reprendre des gifles. Le film montre comment l’homme primitif, j’entends par-là celui qui doit survivre, peut être agressif et impulsif, comment, dans des situations de survies pures, il n’y a pas de place pour l’amour ou l’espoir, qui, en fait, sont des sentiments qui mèneront à ta perte.

Il est également la métaphore de celui qui avance contre vents et marées, qui risque sa vie parce qu’il a foi en un monde parfait, mais se casse la gueule parce qu’il avait idéalisé son futur et doit avoir le courage et la force de retourner au point de départ pour dessiner une autre route, ce qui, au fond, revient à être encore plus difficile puisque tous ses rêves sont anéantis.

Evidemment, on ne peut pas parler de Mad Max sans parler de son côté très féministe que le réalisateur a mis en lumière. Sans vouloir spoiler, on place la femme au centre de la vie, c’est la seule qui pourra reconstruire le monde, c’est celle qui a la force de se battre, de diriger et c’est d’ailleurs elle qui prend le pouvoir à la fin du film. Ici, on dira plutôt que derrière chaque grande femme se cache un homme, puisque Charlize Theron (qui joue à la perfection) forme un duo avec Tom Hardy afin de conclure sa quête de la rédemption.

Est-ce que j’ai aimé ce film? Je serais incapable de répondre à cette question tellement j’ai été sous le choc. Beaucoup diront qu’il s’agit d’un film de gros barbares sans histoire et qu’il est plat (j’ai dit ça les dix premières minutes). D’autres clameront qu’on y retranscrit à la perfection le côté très animal de l’être humain. Moi je dis simplement que ce n’est pas un film à montrer à n’importe qui, d’abord parce que des jeunes de 16 ans verront simplement ce film comme étant « trop cool » alors qu’il est tout, sauf ça, ensuite parce que les personnes capables de le comprendre et de l’interpréter n’auront, comme moi, pas forcément le recul pour supporter toute la pression qu’il dégage.

Bref, Mad Max m’a donné une claque que je n’avais encore jamais prise. Je l’ai vu mais ne souhaite pas le revoir, pas parce qu’il est mal fait ou que c’est de la daube puisqu’au contraire, le visuel est hallucinant, les acteurs sont absolument merveilleux et le sens est très profond, mais parce qu’il était très éprouvant pour moi. A ce propos, d’avance pardon pour cette analyse un peu confuse.

Pour une fois, je ne vous dis qu’une chose: c’est à vous de voir!