
« Papa, maman, j’arrête l’école. »
Je pense que cette phrase a résonné environ 12 435 fois dans ma tête depuis la fin du mois de mai. Une phrase qui provenait d’une toute petite voix et que je m’efforçais de ne pas écouter: « papa, maman, j’arrête l’école ».
Ben oui, quand on a 23 balais, qu’on est en supérieur depuis 4 ans, et qu’on n’est pas capable d’arriver à avoir diplôme, on finit par gentiment se poser deux ou trois questions.
Plus généralement, il y a toujours un moment dans la vie où on se retrouve confronté à soi-même et où, malgré tous nos efforts pour esquiver cette conversation avec notre Moi intérieur, on finit par devoir faire face. Quand on arrive à ce point de non retour et que même notre corps ne suit plus, il faut prendre des décisions.
Les 5 grandes phases qu’on traverse.
Toi aussi tu les connais, pour peu que le titre de cet article t’aies poussé à cliquer. La phase numéro 1, c’est de se sentir très stupide.
Pourquoi?
Parce qu’on rate absolument tout ce qu’on entreprend, que ce soit à l’école dans mon cas, ou dans l’activité qui nous angoisse. On se lève le matin, on y va parfois avec le coeur très lourd. On se dit qu’on a rien dans le crâne, et quand les échecs se succèdent, on finit par penser qu’on est bête. Juste bête. C’est la phase 1.
Dans la phase 2, c’est la grosse remise en question. « Qui suis-je » « Qu’est-ce que j’aime? » « Que dois-je faire? » « Pourquoi les autres y arrivent, pourquoi les autres savent, et pas moi? » Toutes ces questions fusent dans notre esprit et finissent par nous empêcher de trouver le sommeil.
Et ce n’est pas la phase la plus compliquée. Non non.
La phase 3, c’est la prise de conscience. Pas toujours super agréable, mais essentielle. On SAIT que dans tous les cas, on n’est pas fait pour ça. C’est la traditionnelle crise existentielle hein, soyons honnêtes. Parfois, elle peut durer trèèèèèès longtemps.
A partir de la phase 4, les choses se corsent. C’est le moment où, puisqu’on ne vit pas seul sur une île déserte et sans famille, on doit faire le pas d’en parler avec nos proches.
LE-GROS-TRUC-DE-OUF.
Oui parce que dans mon cas, dire à ta famille que tu décides d’arrêter tes études pour aller travailler, après 4 ans de flou total où tu gardais toutes ces choses bien tranquillement pour toi, c’est chaud.
Deux cas sont alors possibles: la panique ou la compréhension. J’ai l’immense chance d’avoir des parents et deux soeurs qui me soutiennent et qui m’ont écoutée. Des proches qui sont prêts à être là, m’accompagner, jouer le rôle de piliers. Mais parfois, les choses ne se passent pas comme prévu, et là c’est le drame.
C’est le drame parce que dans ce cas-là, on se sent complètement seul au monde. Et encore plus con que lorsqu’on traversait la phase 1, ce qui nous renvoie, encore, dans une remise en question perpétuelle et inutile dont on n’a pas besoin. Ce que je conseille aux gens qui subissent la pression et la panique familiale? Changer de famille. Ouais, j’suis comme ça.
La dernière phase, c’est la décision. Le moment du choix.
Safépeurrrr…
« Choisir c’est renoncer » mais pas toujours.
Toute notre vie, nous sommes amenés à faire des choix: manger des Chocapics ou des flocons d’avoine, mettre une robe ou un jean… Non j’déconne, mais vous voyez ce que je veux dire.
Aujourd’hui, cette phrase n’a plus aucun sens pour moi. « Choisir c’est renoncer », mais renoncer à quoi? A la tristesse, à l’angoisse et au mauvais stress? Tranquille Achille, je choisis la happy life. J’ai pas tellement l’impression d’avoir renoncé à des trucs horribles, donc ça va.
Choisir un nouveau boulot et renoncer à écouter ce patron plus con qu’un aspirateur qui nous colle toutes les sales besognes parce que notre gueule ne lui revient pas? Renonçons mon ami, renonçons.
Choisir de travailler à mi-temps et galérer financièrement mais s’épanouir dans ses passions? Bah écoute, si je ne peux pas aller manger au restaurant toutes les semaines ou voir toutes les dernières sorties de films au ciné, ça me semble assez correct.
Choisir de travailler et renoncer aux études? Oui. Est-ce que cela veut dire que jamais je ne mettrai plus JAMAIS les pieds dans un amphithéâtre? Non. Donc au final, c’est renoncer temporairement.
La vie est faite de choix, mais on a toujours le choix. Le choix d’aimer la vie, le choix de s’accomplir, le choix d’exister. Où se trouvent les sacrifices lorsqu’on est heureux? A quoi renonce-t-on réellement lorsqu’on est en harmonie avec soi-même? Le jeu n’en vaut-il pas la chandelle?
Papa, maman, j’arrête l’école. Mais je suis plus heureuse que jamais.
Gaby.
Laura Cuyvers
C’est exactement ce que je vis en ce moment aussi ! J’ai vécu les mêmes phases que tu as énumérées! Enfin, à moitié parce que je vais quand même poursuivre des cours du soir en plus du boulot mais bon c’est plus ou moins pareil! Je te souhaite d’être heureuse dans ce que tu vas faire et j’espère de tout coeur que tu réussiras! Pas besoin d’être médecin ou être sûr-diplômé pour être heureux!
Ps: je lis souvent vos articles mais ne me prononce pas car suis un peu timide mais bon la, il le fallait hahaha
Bonne continuation
Gaby
Laura CuyversMerci pour ton commentaire: il ne faut pas hésiter, on ne mord pas loin de là!!!
Des gros bisous et je te souhaite tout autant de bonheur <3
Camille
Je me reconnais tellement dans ce que tu dis! Bien que je n’ai pas arrêté l’école… J’ai eus mon diplôme et tous mon entourage se disait ça y est, c’est fini c’est partie pour la vie active alors que secrètement je détestais ce que je faisais.
J’ai décidé de travailler à mi-temps et de reprendre des cours du soir et personne n’en revenait… Je suis passée de cuisinière à étudiante en instit primaire, et je n’ai jamais été aussi heureuse! Depuis 1 an je sais que je suis dans une super bonne période de ma vie… Quitter l’horeca a ete la décision la plus dure mais la meilleure que j’ai prise! Et depuis, j’ai retrouvé ma passion pour la cuisine! alors oui, je sais dans quoi tu t’embarque et je te comprends entièrement !!
Pleins de courageeeeee ! Bisous
Gaby
CamilleComme quoi, la vie réserve vraiment des surprises et il n’est jamais trop tard pour changer de voie!
Gros bisous et merci, tout pareil pour toi <3
LeBlogDuneRousse
J’ai vécu exactement la même chose il y a 2ans.. j’étais dans le flou total après 3 années complètement ratées.. j’ai finalement décidé de faire une formation à l’ifapme afin d’avoir un diplôme de gestion et maintenant je suis vendeuse dans une super boutique Liégeoise 🙂 Ça a été dur pour moi et mon entourage mais j’y suis arrivée et même si c’est pas le métier de mes rêves je suis plus épanouie que jamais :)! Le changement ça a toujours du bon et toute expérience est bonne a prendre :)!
Marion
Je vais pas faire dans l’originalité mais pareil pour moi, mes parents, surtout ma mère craque un peu, j’ai un bac S, j’ai fait une année en lettres modernes puis une MANAA (mise à niveau en art appliqué) et la je viens de raté ma 1er année de licence en art plastique car j’ai fait phobie scolaire lors du second semestre, je ne suis plus allé en cour. Le problème c’est que j’aime mes études, je suis passionné par l’art mais le système de ma fac est trop catastrophique, rien ne se passe jamais comme ça devrait avec l’administratif et les profs pas toujours sympas mais je n’ai pas assez de liberté d’action dans les BTS. Alors j’ai choisi je continue la fac malgré l’angoisse qui monte au fur et à mesure que la rentrée approche, je suis suivie par psychologue et psychiatre, je suis sous anti dépresseur pour surmonter tout ca, parce que j’ai choisi ce que je voulais faire de ma vie et que je dois passer par ses trois années difficiles.
Le pire quand tu te lances dans la voie artistiques, tu sais que ce sera la galère mais c’est pas grave, c’est la passion qui te fait vivre.
Alors pour moi oui choisir c’est renoncer, je renonce à l’argent, je renonce à l’épanouissement dans mes études, je renonce à la compréhension de ma mère mais pour un futur meilleurs.
Et si toi tu as la chance de faire un métier qui te plaît sans faire des études qui ne te plaisent pas mais fonce, comme tu dis dans ton article rien ne te retiens.
Tu sais moi je dis toujours que je fonce droit dans le mur avec l’espoir de passé au travers et des fois j’y arrive.
Alors vas y tu pourrais arriver à Poudlard. 😉
(Traverse le mur/ Harry Potter, voie 9 3/4 ect…)
Margaux
Je me reconnais énormément dans ce que tu as écrit mais malheureusement (pour moi) je vais terminer ma dernière année d’étude avec des pieds de plomb et ce sentiment de ne pas en être capable. Pour atteindre mon but il me faut ce diplôme je n’ai pas le choix 🙁
Je te souhaite tout le meilleur dans ce que tu entreprends et entreprendras par la suite!
Tittounett
Tu ne parlais plus d’études depuis un moment, j’avoue que je me posais des questions (genre la fille qui se mêle de ce qui ne la regarde pas).
J’ai fait pareil mais dans un autre contexte (oui si tu ne bosses pas tu ne réussis pas CQFD), je le regrette beaucoup (pas d’avoir quitté la fac hein, de n’avoir pas bossé plutôt) mais comme je suis super heureuse dans ma vie aujourd’hui je me dis qu’après tout, même les erreurs finissent par nous réussir si on sait rebondir. Pour la famille, je ne me souviens pas vraiment, j’avais mon truc dans mon coin et j’avais déjà trouvé quoi faire après du coup ils n’ont pas dit grand chose.
Je suis sûr que tu sauras rebondir en tout cas, t’es une passionnée et quand on aime on réussi (je viens de l’inventer celle-ci elle est pas mal ! lol).
Pauline
Hello, on avait parler un peu, donc je souhaite te donner mon avis et mon expérience, puisque moi aussi j’ai eu ce cheminement, bien que la France soit peut être un peu plus rigide sur les diplômes, quoi que …
Après mon bac, j’ai fait un BTS (bac+2, c’est non reconnu en Belgique) que j’ai échoué une fois, mais sous la pression de mon père, j’ai retenté et j’ai eu, puis une licence (+3), que je n’ai pas obtenu en informatique. Ca ne me plaisait pas, je comprenais rien, comme toi j’ai décidé d’arrêter mes études, sauf que j’ai pas eu la chance d’avoir des parents aussi compréhensif. Ca a chauffer sévère on va dire. J’ai travaillé 3 ans, suis devenu indépendante et autonome, et j’ai découvert par moi même, que même avec un bac+2, qui sont qd mm des études déjà … ben jamais je ne pourrais réalisé mes rêves et mes envies. J’allais stagner toute ma vie, pas pouvoir être propriétaire, voyager etc … , SAUF, si je combinais un autre salaire au mien, parce que oui, je parle en tant que solo. On m’a appris a être indépendante, et je supporte pas de dépendre de qqun. La vie est trop aléatoire pour cela … La vie est cher, les impôts aussi … et ça ne s’arrange pas vraiment.
Et puis 3 ans plus tard, fatiguée de mon job, lassée de n’avoir aucune évolution de carrière à cause du plafonnement de diplôme, et donc, en conséquence, pas d’évolution de salaire. J’ai décidé de faire qqchose. Et, vu mon âge, et ma situation maritale simple, la solution la plus rapide à ça, c’était de reprendre un diplôme.
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Pourquoi ? Parce qu’arrêtons l’hypocrisie, des gens qui font de belle carrière sans diplôme, autre que le bac, où son équivalent, ben y en a pas tant que ça, conséquence de notre système débile de valorisation des diplômes (malheureusement).
L’argent fait pas le bonheur, et je suis bien la première à le dire, mais quand tu seras frustré de devoir attendre X temps pour t’offrir ci ou ca, ben, ça te fatigueras/souleras. Les vacances ? Ah, ben ce sera maison hein, parce qu’après les charges, reste plus grand chose.
La passion ? oui, oui, tout a fait d’accord, mais on tiens rarement toute une vie entière, juste par sa passion, je t’assure. Ca existe, bien évidement, mais c’est rare. J’ai mon amie, mon double même, qui fait un job de passion, genre, c’est sa vie, tu lui ôte ça, elle est finie :/
Elle est monitrice d’équitation, elle a un cheval, et elle vit de ça. Quoi que vivre est un bien grand mot. Depuis que je la connais, elle n’a jamais voulu démordre du fait qu’elle ne changerais pas de vie, malgré les énormes contraintes que ça peut créer. Et elle en a des tonnes, mais voila, elle aime ça, le cheval. Puis, y a un an, il s’est passé un truc a son boulot, qui a tout remis en cause. Elle a décidé de tout claquer. Aujourd’hui, elle réfléchis à comment faire pour changer de vie, mais voila, elle a pas de diplôme hormis le bac et un autre BTS, assez spécialisé et compliqué niveau recrutement, et, non elle ne regrette pas, mais c’est compliqué maintenant.
Ce que je veux te dire par la, c’est que, si tes études ne te plaisent pas, et donc, ne te motive pas, tu as raison de laissé tomber. Parce que faire qqchose sans cœur, tu échoueras toujours, a terme. Par contre, il faut aussi bien se dire qu’on a rien sans rien. Quand j’ai repris mon master, suite à mes 3 ans de boulots, toutes les matières ne me plaisait pas, loin de la. J’ai fait des trucs que je n’aimais pas, mais qui était un passage obligé. Mais voila, je savais pourquoi je le faisait, je savais ce que je voulais et surtout, où j’allais. Et autre détail très important, personne, genre mon père, ne me pressait. Genre, ouai fait ci c’est pour ton bien. Non, c’était MON choix, et seulement le mien. Et ça change tout.
Mon conseil pour toi serait donc de peut être travailler en effet, peut être que ça pourrait te faire un break et une petite expérience pro, mais surtout, et je le dis pour toi, sincèrement, ne pense pas sérieusement abandonner définitivement l’idée d’avoir un diplôme autre que le bac (ou son équivalent belge). La vie est cher, la vie est dur, et franchement, survivre, passion ou pas, au bout d’un moment c’est lassant et toute les excuses du monde ne suffiront plus.
Ne reprend pas forcément le secteur que tu avais choisi. Travaille, trouve ta voie, et fait un diplôme la dedans si cela peut t’assurer un meilleur niveau de vie. Effectivement, si t’es sure que ça changera rien, c’est inutile, même si c’est assez rare.
Voila, désolé pour le pavé. Je comprend ta démarche, je l’ai vécu. Mais tu verras que ta vision est celle de qqun qui est fatigué des études (ce que je comprend très bien) et surtout, ne sait pas pourquoi elle fait ces études, et ce qu’elle veut faire de sa vie. Sans aucunes méchanceté, je l’ai vécu, et c’est ce que je ressens à la lecture de ton article.
Biz
A+
Clotilde
Hello ! Je suis assez d’accord avec le dernier commentaire de Pauline, voici en bref mon expérience.
J’ai fait un bac + 3 en archi d’intérieur. Ce serait mentir de dire que je n’aimais pas mais c’était pas mon rêve ultime. Par contre je ne voyais pas ce que je ferais d’autre. Donc j’ai continué et j’ai réussi. Après ces 3 ans, je me suis lancé dans une année de Master afin d’avoir un meilleur diplôme et donc un meilleur salaire après.
C’est triste de parler comme ça mais comme le dit Pauline, la vie est assez dure autant bien la gagner.
En dernière année donc, un gros ras-le-bol vers le mois d’Avril, j’ai voulu dire stop. Vraiment. à 2 mois du st-graal. Dire je m’en fous, j’ai déjà un bac+3, pas besoin de +, je me débrouillerai, je trouverai qqch de bien. Sauf que mes parents m’ont bien remis les pieds sur terre. Les études ça coute un bras, il reste que 2 mois alors cocotte prends sur toi et achève. ce que j’ai fait. J’ai réussi, j’ai eu mon diplôme. C’était il y a 6 ans maintenant.
Aujourd’hui, j’ai un super boulot, je suis très bien payé, j’ai une vie confortable où je ne regarde à aucune dépenses ou presque. Et ça je sais, pour en avoir parlé à coeur ouvert avec mon boss, que sans le diplôme je n’aurais jamais décroché le job. et avec le recul, ce que j’ai appris pendant mes études ne me sert pas à grand chose malgré que je bosse en tant qu’archi d’intérieur mais ce foutu bout de papier m’a ouvert LA porte du boulot dans lequel je suis épanouie aujourd’hui. Comme me l’a dit mon patron, sans ça il aurait jeté mon CV.
Alors rêver c’est bien, s’imaginer vivre d’une passion ou d’eau fraiche c’est bien, mais la réalité est toute autre !
Tout ça pour dire qu’une telle décision ne doit pas être prise à la légère. Je ne connais personne dans mon entourage qui gagne correctement sa vie sans être diplômé.
Maintenant il est clair que la décision t’appartient…
A bientot !
Pauline
ClotildeExactement. Et comme mon père me disait. Ou comme moi je le dis maintenant. Vaut mieux se faire chier 2 ou 5 ans que 40, et au ryhtme on y va, plus.